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(Thanaria#11) Hoping someone will help break their fall.
Gemma Visconti
Macaria
Gemma Visconti
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ÂGE : 27 ans falsifiés, jeunesse éternelle dissimulée.
IDENTITÉ DIVINE : Macaria, déesse de la mort bénie, gardienne des Elysées, princesse du monde souterrain.
ASCENDANCE DIVINE : Fille d'Hadès & Perséphone.
OCCUPATION : Bénévole à la Capa Roja. Santa Muerte cueillant les âmes à travers New York. Ex Restauratrice d'Art.
SIGNES DISTINCTIFS : 1m64, silhouette gracile, apparente brindille aux teintures variées. Excentricité paradoxale, compensation d'un quelque chose qu'elle n'exprime pas.
COULEUR RP : #66ad9a
AVATAR : Katherine McNamara.
CRÉDITS : ava. Heidi + sign. Violent delights. gif Thanatos <3
MESSAGES : 1051
DATE D'INSCRIPTION : 06/03/2021



Hoping someone will
help break their fall.



Le temps s’écoule au coeur de l’apocalypse qui tourbillonne autour du monde. Le regard se porte parfois dans le vague en imaginant les ruines de sa belle Rome, de la lumineuse Paris, de sa Barcelone perdue et les souvenirs s’emmêlent, ont le goût du sel. Mark, Luke, Donovan et Dylan sont saufs, ils progressent, n’en sont pas à lutter contre des forces qui les dépassent mais une part d’elle s’accroche à la fierté qu’elle éprouve de voir l’humanité relever la tête ; où que la dame voilée se glisse, il y a toujours désormais une âme qui éclate sous la pression pour déployer les rayons brûlants de la foi, de l’espoir ou de la rage. Ils sont plus que des jouets, Zeus le savait. Héra l’aurait-elle compris avant que s’achève son règne ? A-t-elle eu un sursaut de regret quand elle a dû cacher les derniers rescapés de son refuge devenu prison inégalitaire ? Croise-t-elle désormais le regard d’Hadès dans les geôles d’un néant constellé - tel le visage d’Astéropôs -, prompt à juger l’arrogance, la certitude qu’elle pourrait tenir le trône sans Conseil ? Un petit sourire en coin trahit que la créature rousse dans l’angle du sanctuaire est bien vivante, sans permettre de déterminer s’il est amer, satisfait ou résigné. Même les reines, paient le prix de leurs fautes, tôt ou tard, n’est-ce pas ? Que tous l’aient pardonné pour qu’elle recommence avec ses certitudes sur l’humanité l’avait laissée perplexe, la voilà désormais incertaine de ses sentiments envers son ancienne amie. Pour son père, au moins, avait-elle trouvé le pardon. Sa mère ne l’avait sans doute pas abandonnée mais Perséphone, contre les hautes instances, s’était sûrement sentie piégée, impuissante, composant avec sa nature moins vindicative que ses pairs. A qui étaient alors adressés les froncements de sourcils réguliers de la déesse, les moues égarées, les longs silences ? L’absence de son fils, ou plutôt celle qu’elle imposait en se plaçant à distance, incapable d’oublier sa revendication, ce besoin impérieux d’un géniteur qu’elle ne saurait égaler, la sensation cuisante de l’échec, de n’avoir pas fait mieux que ceux contre lesquels elle s’était rebellée, elle avait mordu, arrachant les barreaux dorés de sa cage, se jurant de ne pas reproduire leur schéma. En vain.

« Je dois repartir. J’ai été heureux de te revoir. Et ne t’en fais pas pour Jonah, il apprendra. » Quand ? interroge le regard vert en croisant celui de Damian, retourné à une identité militaire. Elle l’avait cru mort sans sa main, mort sous des décombres dans l’anonymat mais il était parti dans cette longue retraite toujours nécessaire à se défaire du fléau de l’alcool. Lorsqu’elle craque une nouvelle allumette, la porte s’ouvre sur la silhouette juvénile de Thanatos. Le temps semble marquer un arrêt, suspendu sur le fil d’une éternelle tension : lui ne recherche plus l’amour paternel, toutefois la haine qu’il paraissait éprouver à son égard s’est tarie. « Bonjour, père. Ravi d’apprendre que tu as enfin cessé d’être un imbécile avec la main de ma mère. » Les gants noirs couvrent les mains de l’homme aux cheveux bruns, aux yeux faisant écho à ceux qui lui font face. Il n’est pas tactile, paumes venant se joindre derrière lui, reflet inversé d'une posture que prenait trop souvent la Princesse ces temps-ci. « Il semblerait que nous ayons un monde à sauver, comme une parfaite petite famille, en fin de compte. » Les doigts fins et habiles rallument les bougies éteintes tandis que le crépuscule étend sa domination sur le ciel et, du coin de l’oeil, elle a presque l’air heureuse. Les poings ne souhaitent plus ravaler la façade des os de la Mort Noire et une forme de paix tranquille a repris le dessus sur le sang chaud de Damian, dont elle ne peut nier qu’il vient d’elle, en un sens. « Elle m’a parlé de ton passé militaire, nous avons peut-être plus en commun que j’ai bien voulu l’admettre. Fais-moi plaisir, pour tous les anniversaires que tu n’as pas honoré : si mon petit frère s’égare à nouveau, mets le au coin. »

Aussi furtif qu’il est arrivé, il repart, incapable de se défaire d’une certaine élégance, le soldat dans la peau du milliardaire dès qu’il n’est plus en mission, la responsabilité surpassant les méandres de sa solitude infinie, une solitude que même son père a dû voir planer sur ce visage si peu familier pour lui. Le devoir et le deuil s'accrochent au demi-dieu à travers les décennies. L’allumette est soufflée, la pièce à nouveau illuminée des nombreuses bougies, les prières des fidèles, les cierges en mémoire des disparus, les espoirs déposés autour de la Santa Muerte drapée de pourpre. Elle n’est pas très grande, pourtant elle lui paraît plus vraie, plus palpable qu’elle-même, certains jours. Macaria n’a plus tellement parlé depuis l’effondrement du manoir, sauf aux enfants du quartier venant discrètement écouter les histoires forgées avec des illusions de lumière, sauf pour les aider à remplir la salle commune de joie avec une vaste fresque. Elle s’éclipsait toujours pour cueillir les âmes, pour entrainer les garçons dans le silence du cimetière où reposait Valentino, répondant aux questions mais s’exprimant peu sur ses propres ressentis. Auprès de Thanatos, elle a trouvé un refuge muet, sans se sentir obligée d’utiliser des mots, d’avoir l’air humaine. Il n’a jamais eu besoin qu’elle parle pour saisir ses agacements, ses contrariétés lorsque ses valeurs étaient mises dans une balance avec l’affection et les actes des mortels. Elle n’a pas cessé de l’aimer, ne l’a pas aimé moins non plus, les anneaux ont pris le relais avec une facilité déconcertante. Ca vibre, dessous. La raison du message lui demandant de revenir rapidement à la Capa. Tu veux bien le récupérer ? Il s’agit toujours de ton privilège.    
                
DIALOGUES - #66AD9A

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Lazlo Magyar
Thanatos
Lazlo Magyar
https://zeusontinder.forumactif.com/t599-to-sleep-perchance-to-dream-thanatos#5886 https://zeusontinder.forumactif.com/t604-thanatos-death-touches-all-things-but-gods#5943
ÂGE : officiellement 23 ans, officieusement aussi vieux que l'univers, à peu de choses près.
IDENTITÉ DIVINE : Thanatos
OCCUPATION : anciennement pompier, aujourd'hui surtout en cavale et sans but
SIGNES DISTINCTIFS : une expression trop souvent neutre, des cicatrices où ses ailes se tenaient, une incapacité à rester en place trop longtemps, et une aura je m'en foutiste à toute épreuve.
COULEUR RP : #FFC133
AVATAR : rudy pankow
CRÉDITS : harleystuff (avatar)
MESSAGES : 611
DATE D'INSCRIPTION : 13/01/2022

Les jours se suivent et se ressemblent et le monde continue de s’écrouler tandis qu’ils se débattent comme des chatons qu’on noie. Les pas sont presque traînants, la lassitude dans les cellules, les mains dans les poches et un soupir au bord des lèvres. La Mort Noire se pare de l’attitude de celui qui en a trop vu pour avoir un vrai espoir que les choses ne changent pour le meilleur mais pas assez pour devenir réellement indifférent aux événements en cours. Leur lutte n’a pas plus de sens que le temps que prenaient les entités pour leur destruction, et il préfèrerait sans doute opter pour l’observation, se tenir sur les côtés de la bataille, apprendre la vérité en assistant aux conversations des autres, invisible dans la silhouette gargantuesque de sa mère, mais il n’y a personne d’autre, alors c’est eux. Alors c’est elle, et sa main dans la sienne, jusqu’à la fin du monde qui n’en finit pas.

La porte s’ouvre sans mal et la main se glisse de nouveau dans la poche une fois qu’elle est refermée alors que le corps s’approche et s’arrête à quelques mètres des deux silhouettes bien moins nonchalantes. L’aura est suffisamment forte pour lui rappeler son ascendance sur ce demi-dieu recueilli par la Mort Bénie, les traits ne cessant d’être oubliés, mais l’expression neutre ne change pas et le calme ne se brise pas, attendant d’être secoué par la haine habituelle sans se dissiper pour autant. « Bonjour, père. Ravi d’apprendre que tu as enfin cessé d’être un imbécile avec la main de ma mère. » Le coin de la bouche se relève un peu dans un rictus amusé alors qu’il hausse les épaules. “Père”, un drôle de mot qui glisse sur lui sans y coller, qui relève sans doute plus de la moquerie que d’un réel titre, figure à laquelle il n’associera jamais son visage comme personne n’a jamais été nécessaire pour associer le sien. « Il semblerait que nous ayons un monde à sauver, comme une parfaite petite famille, en fin de compte. » « Apparemment. » Le ton est paresseux, mais les billes bleues sont désormais plantées sur le visage trop jeune, comme s’il le voyait réellement pour la première fois. L’animosité habituelle s’est envolée, le refus de se mêler aux démonstrations de sentiments n’a alors plus lieu d’être.

Sans être un fils, c’est bien un soldat qui se tient devant lui, et le voir rejoindre la lutte, toute inutile qu’elle soit, ne peut qu’être une bonne chose. « Elle m’a parlé de ton passé militaire, nous avons peut-être plus en commun que j’ai bien voulu l’admettre. Fais-moi plaisir, pour tous les anniversaires que tu n’as pas honoré : si mon petit frère s’égare à nouveau, mets le au coin. » La main sort de la poche pour se poser sur la tempe, parodie de salut militaire se mêlant à une attitude bien trop décontractée pour que le signe ne soit crédible. « Je pense qu’Aria fera ça mieux que moi. » Comme elle était mieux placée pour élever quelqu’un, personne ne saurait punir mieux qu’elle. Le désir de maternité palpable choisissant pour amant celui qui n’a jamais compris l’intérêt d’une quelconque paternité, les tisseuses bien trop amusée par leurs propres plaisanteries endormies quelque part dans un purgatoire. Le brun s’éloigne et la tristesse de la solitude le suit, laissant dans ses effluves une mélodie funéraire. Toutes les entités liées à la Mort semblent destinées à connaître une forme de solitude plus réelle et plus sombre que les autres, et pendant une seconde, il se demande si la sienne, brisée par l’arrivée de la Mort Bénie, n’avait pas simplement explosé pour parasiter les traces de l’existence de son concept jusqu’à la fin de l’univers.

Ca vibre. Les billes se reposent sur la statue pourvue de rouge, et le rictus amusé revient alors que la prochaine question revient. C’est sur la taille de la Santa incarnée que ses doigts se posent, pourtant, pour la rapprocher de lui et poser un baiser au coin de ses lèvres. Et quel privilège. L’étincelle dans ses yeux ne semble briller qu’avec elle, ces derniers jours, mais elle ne perd jamais en force, gagne en puissance avec chaque flux dans les anneaux. Ils sont fatigués, sans aucun doute, mais la bulle qui se forme autour d’eux à chaque fois qu’ils se retrouvent est peut être capable de couper le reste du monde, le passé et l’avenir, pour les laisser goûter aux quelques secondes de douceur qu’ils ont attendu trop longtemps, pour apaiser l’amertume quand ils devront se dire qu’ils ont perdu trop de temps. Le contact joueur s’interrompt alors que la Mort Noire rejoint la statue pour glisser ses doigts sur sa cuisse et détacher le fil doré de son coffre blasphématoire.

Je doute que la même cérémonie ne fonctionne, n’est ce pas ? Probablement pas. Un bout du fil est pourtant bien vite enroulé autour du doigt de Macaria tandis que l’autre retrouve le sien. Si le monde se détruit bien comme il semble le faire, si malgré le jeu trop lent les entités arrivent à leurs fins, alors le mariage n’aura jamais lieu, alors autant en reproduire différentes formes inlassablement pour lui apporter au moins une ombre de ce qu’elle désire. Peut être auraient-ils dû profiter de leur voyage dans les enfers pour la performer, se montrer à la hauteur de leur réputation de détachement du réel monde, de provocation constante, en ignorant la reine-enfant pour n’exister que dans leur propre monde. Peut être qu’ils avaient raté leur seule occasion.

(c) AMIANTE
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Apocryphos
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Apocryphos
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DATE D'INSCRIPTION : 22/10/2020
Aussitôt le fil enroulé autour de vos doigts, un flash d'ombre et de lumière explose entre vous. Il y a un moment de flottement, dans la sensation de vos corps suspendus dans le vide, projetés en arrière, en pause sans gravité, sans choc, sans air. Pourtant vos pieds touchent bien le sol. La sensation est familière et à la fois moins agréable. Presque vertigineuse. La cape d'ombres bouillonnantes, celle de lumière éclatante, elles ornent vos épaules et vos dos dans ce temple bien loin des installations d'antan. Les millions de fils d'or traverse la pièce, le plafond, les fenêtres, vos torses aussi. Et la Santa Muerte, la sculpture adornée, vous baigne de son regard sans vie. Une présence étrange, un témoin silencieux.

Le phénomène est plus rapide, cette fois, comme si le fil vous reconnaissait. Déjà, les éclats d'or flottent autour de vous, certains petits comme des étincelles, d'autres assez grands pour s'y engouffrer. Et au-delà, ces ombres statiques, piégés dans une ambre impossible. Des souvenirs oubliés sur le point d'être révélés.
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Gemma Visconti
Macaria
Gemma Visconti
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Le face à face a quelque chose de curieux, le grand brun et le blond, les prunelles bleues dans le hasard des choix, d’une génétique qu’il n’a pu tirer que de sa mère biologique, pourtant similaire à l’apparence choisie par son père. Elle ne ressent plus cette rancoeur démesurée à l’égard de la Mort Noire, ce reproche de transmission, condamné à un toucher tourment par un être qui ne voulait pas de lui. Il n’y a pas d’amour, pour autant, simplement la reconnaissance filiale, tacite, l’acceptation qu’il est peut-être leur fils même s’il sera toujours trop fier pour l’affirmer devant quiconque. Il s’éloigne, traine dans son sillage la rigidité de son éducation et la solitude de sa condition, tandis que Thanatos s’approche.

La lumière se ravive, l’indifférence recule quand il vient jouer sur sa taille, déposer un baiser au coin des lèvres. Instinctivement, les doigts glissent dans la tignasse claire, diffusent cette chaleur tendre à travers les anneaux. Il reste quelque chose de la présence du fils comme de l’absence de l’autre, un équilibre fragile entre la maternité et la déception, qui enraye les jeux du désir. C’est mal de mentir à notre fils, tu sais ? Personne ne punit si bien que toi. Il n’y a pas le ton de reproche sévère dans les pensées, c’est une taquinerie qui a un fond sérieux, l’humour mêlé d’une réalité ironique. Peut-être aurait-il pu nous succéder. Il offre cette petite mort doucereuse du bout des doigts, apaise et s’il insiste.. le comas des victimes devient lente agonie mentale. Elle a essayé, bien sûr. Sur qui d’autre le garçon aurait-il pu s’entraîner sinon sa mère ? Une frontière entre la béatitude suicidaire, le souffle morne et la thanatophobie, un cocktail atténué d’un ancestral héritage : celui du concept même de la Mort, indéfini entre les deux. A-t-elle seulement pris le temps de lui exposer ce qu’a été l’existence de Damian ? Pas vraiment. Ils ne souhaitaient pas se rencontrer, elle s’est contentée de signifier son existence, le fait qu’il ne serait toujours que sien, qu’il ne pouvait revendiquer une quelconque supériorité de décision sur cet être, au tout début, dans la crainte que leur histoire ne soit qu’un leurre du manque des millénaires. C’est plus posé, à présent, une vérité douloureuse qui a été acceptée. Je ne surpasse pas le maître des punitions. Tu veux qu’on demande à Sisyphe ? Qui roule sans fin son gros caillou sans attirer la compassion du geôlier.

Le privilège est saisi, détaché de la dame drapée de rouge, ramenée à cette étrange cérémonie qu’il réitère spontanément. Les billes émeraude croisent les saphir, un instant. Quelque chose en lui semble signifier vouloir lui faire plaisir et elle met un court laps de secondes avant d’en saisir la raison : le mariage impossible, qu’ils n’ont pas acté au coeur des Enfers quand ils s’y trouvaient, happés par leur drame, le deuil, la surprise, la douleur. Il y a peut-être une sorte de regret à présent qu’il voit les chances de réussite s’auto-détruire. Than, tu l’as déjà fait, mh ? J’ai pas besoin de plus.. Que lui, que sa présence, que sa main dans la sienne jusqu’au bout, que cette promesse parce qu’il n’en fait jamais et qu’elle vaut tous les documents et les cérémonies du monde. Donner son nom n’empêche pas de la trahir, transmettre son héritage n’empêche pas de l’accuser, alors non, elle n’a pas besoin de plus que ça, cette bulle qu’il lui offre, cette sécurité. Il ne fera plus jamais l’erreur de ne pas entendre les avertissements, elle le sait, comme elle ne fera plus l’erreur de douter de son amour, de cette fidélité de coeur.

Et dans cette parole avortée, l’univers bascule, elle n’a pas l’opportunité de terminer son explication. Le flottement la surprend, même s’il a quelque chose de familier, plus désagréable, comme si on l’expulsait de son enveloppe charnelle, la suspendait dans un vide absolu. Elle n’aime pas, toujours pas la sensation d’être détachée de la gravité, les contrastes violents entre ombres et lumières. Qu’est-ce qui a réactivé le fil ? La Santa est presque inquiétante, dans cette scène d’or et de magie. Nous avons besoin de savoir ce qui a tout fait basculer.. tu crois que si on se concentre sur cet objectif, une de ces ombres aura un début de réponse ? Ombres, comme l’on nommait les esprits errants des défunts aux Enfers, figés éternellement dans une neutralité morne, jusqu’à ce qu’on les ravive, qu’on les renvoie pour un cycle. Les Moires savaient-elles qu’ils en arriveraient là, un jour ?

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Lazlo Magyar
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La chaleur revient dans la bulle qui renaît de ses cendres comme si elle n’était jamais partie, doigts dans les cheveux ou sur la taille, souffles qui se répondent et s’acceptent. Une seconde, il lui semble que ce n’est peut être pas plus mal, qu’ils ne voient venir un point final à leur histoire en même temps que celle du reste du monde, qu’ils ne revoient jamais les plaines glaciales des enfers, les lumières des Elysées, les ténèbres du Tartare, parce que ça signifierait retrouver leurs apparences et leurs rôles, ça signifierait redevenir immatériels ou terrifiants, invisibles ou impossibles à ignorer. Ils ont été catapulté au centre de la scène sans le réaliser, et si leur bulle les maintient toujours détachés des autres acteurs, ils ont tout de même gagné le droit d’être eux-mêmes en se débarrassant peu à peu des limites qu’ils avaient eux-même imposé à leur fonction. Elle n’est plus la figure éthérée et innocente qui n’apportait que la paix et se tenait dans son ombre, a pris son envol dans la zone de gris à laquelle elle aurait toujours dû appartenir, exige enfin un respect qu’elle aurait toujours dû mériter, ne songe plus à effacer son nom des annales, devenant contre son gré la seule d’entre eux activement vénérée par les mortels dans les dernières minutes de l’humanité. Il n’est plus la figure inquiétante des ombres incapable de voir l’intérêt d’aucune lutte sur laquelle on projetait des notions de cruauté et de violence qu’il n’avait jamais cherché à démentir, rendu trop indifférent par les âges et la solitude pour ne serais-ce que songer à essayer de comprendre. Au moins, ils s’éteindront en incarnant enfin ce que l’autre avait toujours vu en eux, luciole blessée et ambiguë, corbeau rongé et loyal, nuances de gris qui ne savent que s’embrasser et s’embraser.

Oh, j’ai pris ma retraite. Les mortels c’est trop fragile. La moquerie répond à la moquerie, titille les principes de la Mort Bénie, écho de toutes ses défenses acharnées de l’humanité supposée se soulever enfin pour défendre ce qui lui revient de droit et déclaration qui ne peut bien amuser qu’eux. Lui n’avait usé de torture que lorsqu’elle était exigée par la situation, au milieu des cendres du Tartare, et si elle ne lui jamais avait semblé moins naturelle que le calme qui pouvait enserrer les âmes qui étaient destinées aux Asphodèles, si elle était bien plus proche de l’image que le monde avait dépeint de lui, elle n’était pas faite pour ceux qui n’avaient pas encore relâché leur dernier souffle, il n’était pas suffisamment compatissant au sort de ceux qui ne comptaient pas personnellement pour lui pour s’arrêter à temps. La fin du monde lui épargnera au moins cela. La longue vie douloureuse de Damian ne peut qu’être devinée, mais une éternité à leur place est bien trop facilement imaginable, deux rôles en une personne, la solitude plus forte que jamais, les mortels comme les immortels se détournant pour ne pas affronter leur propre impuissance. Elle avait dit un jour que la Mort ne pouvait pas créer la vie, ne pouvait pas avoir d’enfants, et si la biologie leur avait prouvé le contraire alors que lui s’était disséminé sur terre sans s’en préoccuper, l’idée d’un héritier était toujours si absurde, toujours si cruelle. La Mort est double ou elle n’est pas, maintenant.

Pas besoin de plus. Le vert et le bleu créent un monde turquoise dans lequel ni les mots ni les pensées n’importent réellement tandis qu’il se concentre sur les émotions qui passent à travers l’anneau, tandis qu’il comprend tant bien que mal la déception surpassée par une confiance absolue, une reconnaissance qu’il ne lui semble avoir rien fait pour mériter mais qui trouve écho dans celle qu’il lui porte. D’accord. C’est beaucoup plus simple, de s’écouter, de s’entendre, depuis les anneaux, depuis le retour des rôles, tout pervertis qu’ils soient. C’est beaucoup plus simple, avec eux, de se souvenir que l’amour n’est pas à sens unique, que le respect comme la loyauté sont égaux, que le monde peut bien s’écrouler autour d’eux et que l’autre ne regrettera rien. Il ne s’écroule pas mais explose, avalanche d’ombres et de lumières, nuances de gris rendues visibles comme si elles n’étaient jamais parties, comme si elles les avaient attendus. Les doigts ornés d’or de Thanatos viennent se lier à ceux de Macaria quand leurs corps leur échappent et que le sol ne semble plus être sous leurs pieds pendant un court instant, mais que rien ne rappelle ni les ailes ni la liberté de ne pas avoir de peau, que tout est trop inconfortable.

Les impressions passent plus vite, mais les yeux de la Mort Violente se perdent sur les fils comme s’ils ne les avaient jamais vus, et peut être avait-il oublié à quoi ils ressemblaient, peut être n’avait-il pas suffisamment regardé la dernière fois, peut être simplement est-il rassuré de voir une preuve concrète de l’existence d’un sens à la vie, même s’il part dans tous les sens. Oui, bonne idée. Ce qui a tout fait basculer … La faute originelle des Quatre, la raison pour l’effacement de leur existence des mémoires mortelles comme immortelles, la prise de décision cruelle du roi des dieux qui n’a toujours pas trouvé de justification, même bancale. Les ombres s’agitent derrière leurs fenêtres déformantes, le choix semble trop important, pourtant il ferme les yeux et serre un peu plus les doigts contre les siens. Le Destin nous dira, alors, je suppose. C’est presque provocateur, presque une bouteille à la mer pour un Destin en lequel il ne peut pas arrêter de croire, peu importe à quel point le monde perd en sens, mais qui n’a eu de cesse de menacer l’équilibre auquel ils avaient pourtant tant tenu, encore et encore. Se concentrer sur l’objectif. Les mains liées par le même Destin que celui qui est invoqué se lèvent pour choisir une cible, et peut être qu’ils décident eux-mêmes, peut être que rien ne la guide réellement, mais l’objectif est sélectionné tout de même, et les pas en avant ouvrent les fenêtres.
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Apocryphos
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Apocryphos
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Les mains se serrent. Le fil se tend. Il parait court, pourtant il a tendance à s'allonger pour accompagner vos mouvements, vos gestes. Le destin s'étire et se réduit à mesure des évènements et du temps qui passe. Il décide, se cache, il sait ce que vous ignorez. Il ne se dévoile qu'au moment opportun. À ce moment-ci, la lumière et l'ombre se noient dans les mouvements étranges des fenêtres flottantes, les éclats d'ambre et d'or. Et contrairement à la dernière fois, où vous avez fait un pas en avant pour entrer dans l'une d'elle, cette fois c'est l'une de ces ouvertures qui vient à votre rencontre.

L'or des fils saigne autour de vous. Le relief change, le paysage coule. L'or vire au cuivre, puis à la rouille, avant un violet fuyant et un bleu pâle. Il y a quelque chose d'éblouissant à cette image, plus encore que la lumière pourtant si pure de Macaria. Peut-être parce que ce qui est éblouissant ici, ce n'est pas la lumière mais la sensation de nouveauté. De propreté. Un temps si lointain, si proche du début de l'univers, que peu s'en souviennent. Thanatos, tu existais déjà quand il n'y avait que la nuit, l'éblouissement t'es moins agressif. C'est comme si on avait dépoussiéré l'univers, à tes yeux. Macaria, tu perçois cette différence comme si on avait retiré un voile à ton regard. Et ce n'est que le ciel.

Autour de vous, à mesure que vos regards s'habituent, les nuages gonflent en une mer cotonneuse. De jolies colonnes blanches nervurées d'or poussent. Un sol marbré, un toit cuivré. Le flanc d'une montagne à la roche grise nue et cet unique bâtiment qui tranche par sa pureté. Et puis les nuages grossissent. S'assombrissent. Une forme triangulaire se dessine dans le ciel, petite ou massive, impossible à dire dans la distance, avant le passage vif et aveuglant d'un épais éclair. Le sol tremble sous vos pieds. Une goutte. Deux gouttes. Une pluie battante alimente rapidement des cascades le long de la montagne. Vous avez beau sentir l'humidité dans l'air, le froid de l'eau comme un souvenir sur votre peau, vous demeurez irrémédiablement secs. Le tonnerre gronde. Le soleil glisse. La lune suit. Le temps passe. La pluie demeure, et puis le ciel se déchire.

D'une seconde à la suivante, d'un jour à l'autre, tout bascule. Le triangle dans le ciel n'est plus, il n'en demeure qu'une ombre, un œil permanent. Il n'y a plus que la pluie, les éclairs, et des silhouettes quelques dizaines de mètres plus loin qui émergent du bâtiment. Un éclair jaillit, frappe l'une des silhouettes. Un second éclair, une seconde silhouette s'interpose et dévie l'énergie à travers la mer de nuage. Une déflagration de flammes déferle, massive, rougeoyante au point de noyer les nuages, mais lorsque les gerbes s'estompent, vous pouvez apercevoir la forme d'une bulle autour des silhouettes, protégées. Quatre se trouvent dans cette bulle. Six en dehors. Tout tremble à nouveau et cette fois c'est une colonne d'eau qui se soulève au-delà des nuages. L'espace d'un instant, vous avez la sensation d'être piégés dans les eaux, au fond de l'océan, en plein courant, et puis tout retombe. Tout a l'air de se passer en un clin d'œil, ou peut-être n'est-ce qu'un effet de votre perception. L'enchainement des évènements a quelque chose de familier. Déjà vu.

Lorsque l'eau retombe complètement, les Quatre sont piégés dans une cage de foudre. - Vous deviez être plus que ça ! - Qu'a-t-on fait de mal, Père ! Vous avez demandé notre aide et vous l'avez eu ! Pourquoi n'aurions-nous pas droit au fruit de notre labeur ?! - Instinctivement, vous approchez, comme deux oiseaux en vol stationnaire, deux paires d'yeux dans le vent. Zeus alimente cette cage. Des flammes brulent toujours dans les mains d'Hestia alors que celles de Poséidon ruissellent encore d'eau. Eux, tout comme Héra, Déméter et Hadès, affichent un air déçu, perdu, résolus aussi. - Aujourd'hui le monde. Demain l'univers. - Dit Héra, les cheveux bruns et longs noués en une épaisse tresse. - Les règles de ce qui est ne souffrent aucune souplesse. - Ajoute Hadès d'une voix à la fois dure, inflexible, familière si ce n'est cette petite cassure, au fond du son. Au fond de sa gorge. Une tension. Inédite à tes oreilles, Macaria. - Vous nous avez promis une vie une fois les Titans vaincus ! Nous les avons vaincu pour vous ! - - Alcyoné se rue contre les barreaux grésillant de la cage mais l'énergie est trop forte, même pour lui. Zeus s'avance. - Un jour tu seras capable de détruire cette foudre, Alcyoné. Un jour, vous serez tous capable de nous détruire, de prendre cet univers et défaire la moindre valeur. Nous ne pouvons pas le permettre. Pas après tout ce que nous avons dû faire pour le sécuriser. - Pères !  Mères ! Nous ne sommes pas obligés de devenir ce que vous dites ! Nous pouvons être bons ! - Le visage d'Erasixéna est presque enfantin, une poupée aux grands yeux pleins de confusions. Derrière elle, les lèvres d'Astérôpos demeurent soudées, les yeux sautant de l'un à l'autre des protagonistes avec patience, détachement. La langue d'Idmoné claque. Ses cheveux bruns volent aux vents et la colère brûle dans ses pupilles. - Ne gâche pas ta salive, ma sœur. - Le Destin a parlé. - Enonce Zeus. - Le Destin a parlé. - Répète Idmoné, le ton de la résignation obscurci du poison de la rage sur le bout de sa langue.

La foudre s'affine. L'éclat blanc prend des teintes d'or. Le ciel se courbe autour d'eux. L'espace lui-même se tord en un puits sans fond. Le bleu roule sur les violets et jusqu'à une pénombre étouffante. Il y a quelque chose, au-delà de ce gouffre. Quelque chose de vague, flou. Il y a quelque chose, oui, mais qui saurait dire quoi ? - Je suis désolé. - Murmure Zeus. - Ce monde est notre, tel qu'il nous l'a été promis. Et un jour, nous reviendrons réclamer notre dû. - Le regard de Zeus se baisse. Ses bras s'écartent. Les fils d'or qui ont petit à petit noués la cage des Quatre se resserrent et s'insinuent dans le vortex. Les silhouettes exilées sont forcées à l'intérieur, disparaissent petit à petit sans jamais rompre le contact visuel. Alcyoné hurle de rage. Astéropôs se mure dans le silence. Erasixéna pleure et Idmoné fixe. Elle fixe, enregistre, mémorise. Et disparait à son tour. Les fils tissent et cousent la toile même de la réalité pour refermer cette brèche. Cette plaie béante. Et ce déjà-vu vous frappe à nouveau, juste avant qu'elle ne s'estompe, ne laissant qu'une ligne claire, une cicatrice opaque qui, un jour, s'estompera elle aussi.

Vous êtes alors laissés ainsi, deux consciences flottantes dans les cieux d'une époque passées, à proximité de Six silhouettes effondrées. Larmes et visages aux traits tirés hantent désormais les rois et reines de ce monde, de cet univers. Quand bien même ils paraissent toujours grands, forts, royaux, quelque chose s'est brisé en eux. On peut le voir dans leur regard. À la façon dont ils se tiennent en retournant à l'intérieur. Même toi, Thanatos, tu peux le percevoir.
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Gemma Visconti
Macaria
Gemma Visconti
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ÂGE : 27 ans falsifiés, jeunesse éternelle dissimulée.
IDENTITÉ DIVINE : Macaria, déesse de la mort bénie, gardienne des Elysées, princesse du monde souterrain.
ASCENDANCE DIVINE : Fille d'Hadès & Perséphone.
OCCUPATION : Bénévole à la Capa Roja. Santa Muerte cueillant les âmes à travers New York. Ex Restauratrice d'Art.
SIGNES DISTINCTIFS : 1m64, silhouette gracile, apparente brindille aux teintures variées. Excentricité paradoxale, compensation d'un quelque chose qu'elle n'exprime pas.
COULEUR RP : #66ad9a
AVATAR : Katherine McNamara.
CRÉDITS : ava. Heidi + sign. Violent delights. gif Thanatos <3
MESSAGES : 1051
DATE D'INSCRIPTION : 06/03/2021



Hoping someone will
help break their fall.



La fin du monde lui épargnera au moins cela. Quelque chose de furtif passe dans le regard vert, traverse l’âme, un éclat ancien, celui de 80 années écoulées, l’intensité d’un attachement différent de celui qui s’infiltre lorsqu’elle évoque Jonah. L’homme un peu rigide qui affronté les billes claires de la Mort Violente lui ressemble trop, il a ses failles, il a son sens des responsabilité, héritier malgré lui de tendances autodestructrices ; Douleur et Devoir. Elle ne dit rien, ne sait pas comment exprimer les sentiments à ce sujet, aucun mot n’étant apte à se poser sur ce lien. Elle choisirait toujours Thanatos, elle reviendrait toujours à cet amour, pourtant celui-ci rivalise au travers des anneaux, avec les regrets d’avoir échoué quelque part.

Le noeud à l’annulaire repousse la mère, ramène l’amante, la tendresse, le sourire en coin, la volonté de lui faire savoir qu’il n’a pas à faire plus, qu’il lui a déjà offert bien plus qu’elle ne l’en imaginait capable. Le Faucheur n’avait pas la réputation romantique. Main dans la main vers un instant fatidique du passé, avec une confiance insensée, en oubliant de craindre les conséquences des découvertes. C’est la fenêtre, pourtant, qui les happe, qui semble se désigner seule, faire couler l’or et la réalité autour d’eux. Il lui faut plisser les yeux aveuglés, il lui faut se heurter à une nouvelle inconnue : une sensation de voile retiré sur le film de ses prunelles. Le présent s’avale, se retranche loin de ses pensées figées face à ce qui se déploie, jetée dans un décor datant d’avant qu’on ne songe à tisser son fil. Le triangle l’interpelle et la pluie, étrangement immatérielle - à moins que ce ne soit eux - accompagnée d’éclairs lui rappelle son oncle, le ciel pleurant ses contrariétés, ce coeur portant toutes les responsabilités, la foudre déchainant ses frustrations, ses colères. Dans un battement de cils, elle revoit le penthouse, la vue sur la ville, la boucle empathique lui ayant fait goûter un échantillon de ce qu’était son pouvoir, sa capacité libératoire.

Les évènements s’enchainent et sous les eaux, instinctivement, elle se raccroche plus fort à sa Moitié. Le tourbillon du temps et des éléments les entraîne vers une scène dont elle a la sensation d’avoir déjà perçu les ombres. Les paupières clignent. Six libres, Quatre prisonniers. L’approche est instinctive, peut-être parce qu’ils sont sa famille, ses ancêtres, son sang et les traitres à la fois, qu’elle ne peut que reconnaitre la grande Héra, le feu d’Hestia et puis la voix d’Hadès. Elle la reconnaitrait n’importe où, si bien qu’elle l’entend avant d’accrocher ce fantôme d’un temps où sa fille n’était pas elle, d’un temps où quelque chose d’inédit se trouvait dans le timbre, sur la langue. Les règles de ce qui est ne souffrent aucune souplesse. Les yeux se ferment. Il n’y a pas de larmes, pas de souffrance assoiffée dans les veines, simplement la réalité inflexible des valeurs de son monde, des cavernes sombres, du cycle de la Vie. Vous nous avez promis une vie une fois les Titans vaincus ! Nous les avons vaincu pour vous ! L’échange n’a rien de foncièrement surprenant. Il n’est pas si différent des histoires qu’on raconte sur les querelles des dieux, de ceux qui possèdent la couronne et des enfants voués à la ravir. On écarte le danger, on dévore les progénitures, on enfonce les Titans dans le Tartare, on assène les sentences éternelles. Sisyphe roule un caillou pour avoir voulu déjouer la Mort, après tout. Pères !  Mères ! Nous ne sommes pas obligés de devenir ce que vous dites ! Nous pouvons être bons ! C’est elle, qui la fait réagir. Les yeux se rouvrent, un pas en avant, une main qui voudrait se tendre vers celle qui n’a l’air que d’une enfant, vers cette soeur qui a détruit tout ce en quoi elle croyait, ses Champs, son héritage et envers qui elle ne parvient pas à éprouver de rancune tenace. Elle l’achèvera, s’il le faut, elle le fera pour sauver l’Humanité et pourtant.. pourtant une part d’elle croit toujours que ce n’est pas sa faute.

Le Destin a parlé. Echo violent. Un puit sans fond, une prison. Le Destin. Une révolte dans l’âme de la Mort Bénie. Ô, ce n’est pas qu’elle ne croit pas en la destinée, elle est trop bien placée pour savoir que les Fileuses ne laissent pas de place au hasard mais elle se demande comment on peut décider ainsi de ne laisser aucune chance aux noeuds. Ignoraient-ils les noeuds ? Les noeuds si fins qui parcouraient parfois les fils, les chemins de traverse permettant d’accomplir ce à quoi l’on est voué par un autre sentier. Peut-être qu’elle voit ce qui s’est brisé au sein des rois et reines mais leur souffrance à eux ne l’atteint pas, pas avec les larmes de son aînée, pas avec le silence d’Astéropôs, pas face à la froideur déterminée d’Idmoné, pas contre la rage justifiée d’Alcyoné. « C’est ridicule. » La main s’échappe de celle de Thanatos, l’autre déjà retombée le long de la silhouette. « Ne sont-ils que trahisons ? » Les Six. C’est à l’évidence un rappel cuisant d’expériences effleurées face à la décision drastique à laquelle ils viennent d’assister. Elle a toujours été plus émotive. Elle a toujours eu l’injustice en horreur, a toujours tout essayé pour réparer ses erreurs de jugement. Elle maudit la soif de pouvoir, le désir brutal et irrépressible de le conserver quitte à sacrifier ses alliés. Trahisons, le mot est amer sur la langue. « N’ont-ils jamais appris ? Essayer d’empêcher la destinée la précipite. On est sans cesse la cause de la réalisation de nos pires craintes. » Oedipe fuyant sa famille pour n’avoir pas à réaliser l’oracle, se jetant ainsi droit dedans. Tous ces héros filant à contre courant de ce qui leur est prédit, refusant ce qui est annoncé inéluctable pour ne faire que le concrétiser. Elle-même, liant Macarie à Thanatos en précipitant son sacrifice. « Personne ne s’est jamais dit que les enfermer serait précisément ce qui provoquerait la fin ? Personne n’a jamais de seconde chance, avec les dieux ? » Avec les dieux. Détachement. Sécession. Les secondes chances, c’est ce en quoi elle croit, ce qu’elle définit souvent. Trop souvent, quitte à le payer, quitte à en être la victime. C’est moins grave, si cela permet d’obtenir le meilleur d’autrui. « Ils n’étaient que des enfants. » Quelque soit l’âge ou l’apparence qu’ils offrent, ce qu’elle voit va au-delà : les larmes, la colère, la peur, l’abandon. Verrouillés pour avorter le Destin. Autrefois, le palais avait été sa prison pour la protéger d’un présage et ça ne l’avait rendue que plus instable, alors même qu’elle ne possédait pas le quart du pouvoir des Quatre. Les dieux n’apprennent pas. Ou c’est elle, qui croit trop fort en la bienveillance, en la confiance, en la parole donnée. Des enfants, confinés à une mission contre une promesse brisée. « Des enfants qui ne croiront plus jamais aucune parole, ne saisiront plus jamais une main tendue parce qu’on les a rejetés. » Un avait peut-être retenu la leçon. Elle ne peut pas oublier que Zeus a parlé de la souffrance que cela avait causé aux autres et il l’a payé de sa vie. Croyait-elle qu’il aurait mérité ses Champs ? La réponse reste obscure, elle ne voit qu’une horrible tragédie dont nul ne sortirait victorieux.

DIALOGUES - #66AD9A

CODAGE PAR AMATIS

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Lazlo Magyar
Thanatos
Lazlo Magyar
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ÂGE : officiellement 23 ans, officieusement aussi vieux que l'univers, à peu de choses près.
IDENTITÉ DIVINE : Thanatos
OCCUPATION : anciennement pompier, aujourd'hui surtout en cavale et sans but
SIGNES DISTINCTIFS : une expression trop souvent neutre, des cicatrices où ses ailes se tenaient, une incapacité à rester en place trop longtemps, et une aura je m'en foutiste à toute épreuve.
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AVATAR : rudy pankow
CRÉDITS : harleystuff (avatar)
MESSAGES : 611
DATE D'INSCRIPTION : 13/01/2022
Les fils décident pour eux, le Destin s’impose, une fois de plus, seconde nature dont il ne pourra probablement jamais se débarrasser réellement. Tout brûle, éblouit, et Thanatos ferme les yeux en retenant une grimace tant la sensation est trop nouvelle, trop pure, presque, en comparaison à tout ce qu’il a toujours connu, tout ce qui l’a toujours bercé. Il n’y a pas de place pour les ombres du Tartare et les cris des torturés, ici, et il n’a même pas besoin de regarder pour le savoir, pour le sentir dans l’air, dans la mélodie silencieuse à ses oreilles, dans l’air frais qui frôle ses joues. Il y a une forme de nostalgie qui saisit ses entrailles et remue le monde à l’intérieur de lui, quand il se décide à inspirer réellement, à goûter aux saveurs d’un monde qu’il avait presque oublié, sous les couches de terre qu’ils y avaient posé, des millénaires auparavant. Un temps plus simple, où ils étaient moins nombreux, où les choses n’étaient pas aussi compliquées à comprendre et réguler. Un temps qu’il a idéalisé, à en croire les silhouettes qui finalement se dessinent, l’histoire qui finit par se réécrire.

La pluie. Le monde qui se transforme sous leurs nez. Des éclairs. Une lutte. Un bouclier. La noyade, qui le fait grimacer, le force à prendre le temps de sentir la main dans la sienne, les sentiments qui parcourent les anneaux. Douleur, instinct de protection, confusion. D’autres nuances plus subtiles sur lesquelles il n’a pas la capacité à mettre les mots. La scène se déroule et elle l’atteint elle bien plus qu’elle ne pourrait le toucher lui, donc il s’efface sans rompre le contact, il tente d’effacer sa respiration pour la laisser avaler le poison de la révélation qui leur est offerte et dont ils se doutaient sans doute déjà. Ils avaient vu, alors, ce qu’il se passerait. Ils savaient. Est ce que ce serait arrivé sans l’enfermement ? Est ce qu’ils n’étaient pas justement responsables de la réalisation de ce destin funèbre ? Si, probablement. Personne n’avait jamais pu contrer le destin, et tous ceux qui avaient cru pouvoir le faire s’était retrouvés à le réaliser sans s’en rendre compte. C’est en voulant le fuir, qu’on le provoquait. Oedipe n’aurait pas pu tuer son père et épouser sa mère si ses parents avaient décidé de l’élever.

Alcyoné attaque, Erasixéna pleure presque, Idmoné frappe d’une colère froide, et Astérôpos garde le silence, probablement déjà conscient qu’il n’y a plus rien à faire, peut être depuis toujours. Il ne sait pas si les souvenirs lui reviennent ou s’il est simplement perturbé par le réalisme des images qui s’écoulent devant eux sans les voir, mais il a presque l’impression d’avoir sa place, dans cette scène, flottant à quelques mètres, observant sans bouger, sans ressentir ni compassion spécifique ni colère, observant les traits de l’aînée comme s’ils étaient les plus aisés à comprendre. La promesse a des tonalités de condamnation. Le Destin se déroule et n’est pas perturbé. Oui, ils reviendront. Ils sont revenus. Tout se passe exactement comme ça avait été prévu. Est ce que Zeus s’en rendait compte, en les condamnant ? Est ce qu’il savait, que c’était probablement ça, qui éveillerait leur rancoeur, qui détruirait le monde ? Le Destin a parlé. Est ce qu’ils se battent contre, ou est ce qu’ils lui obéissent ?

« N’ont-ils jamais appris ? Essayer d’empêcher la destinée la précipite. On est sans cesse la cause de la réalisation de nos pires craintes. » Les questions de la Mort Bénie font écho aux siennes, mais les billes bleues sont posées sur les six dieux écroulés, sur les larmes dans leurs yeux et la sentence toujours bloquée au bord de leurs lèvres. Pourquoi ce choix ? N’avaient-ils pas vu venir les choses ? Oedipe n’était pas encore né. Personne n’était encore né. « Aria … » C’est doux, prononcé, parce que la pensée ne traverserait pas la barrière de colère juste, la haine face à l’injustice, les sentiments trop forts pour pouvoir être entendus. Ca n’a pas de suite, pourtant. Elle n’a pas fini, sa main n’est plus dans la sienne, ses yeux sont toujours sur les visages brisés. Les dieux, elle dit, comme si elle n’en était pas, comme s’ils étaient différents d’eux, meilleurs, comme s’ils auraient fait un meilleur choix. Peut être. Le résultat, pourtant, aurait été le même. Le Destin était écrit.

« Ils n’étaient que des enfants. » Enfin, la Mort Noire se tourne vers la Mort Blanche pour l’observer elle, pour décrypter la statue de colère et goûter à ses nuances de gris. « Des enfants qui ne croiront plus jamais aucune parole, ne saisiront plus jamais une main tendue parce qu’on les a rejetés. » Un pas en avant. Elle le sent, sans doute, le lien entre leur enfermement et le sien, entre leur solitude et la sienne. La leur. « Eux aussi, n’étaient que des enfants. Regarde-les. Ils sont jeunes. » Plus jeunes qu’elle ne les avait jamais vus. La guerre avait duré longtemps, presque aussi longtemps que leurs vies entières. Quand on ne connaît que la guerre, comment peut-on comprendre le monde ? « Ils ne connaissent ni le pouvoir, ni le monde qu’ils sont destinés à créer. Ils ne doivent même pas saisir réellement ce qu’est le Destin. » Peut être qu’il les sous estime. Peut être qu’il l’a toujours fait. Mais aux confins du monde, au début de l’ère des dieux, ils lui avaient semblé être des nourrissons qui apprenaient à porter des couronnes. Qui apprenaient à faire autre chose que manier le glaive.

« Eux aussi n’ont connu avant la guerre que la certitude de ne pas être voulus, plus que les Quatre, peut être. Qu’est ce qui a un goût de rejet plus que de se faire avaler par son père ? Difficile d’envisager une lignée calme, après ça. » Tout le monde avait toujours une bonne excuse. Les pas ne servent à rien, ne l’approchent pas vraiment, mais il ne cherche pas à le faire, ni réellement à la convaincre. Comprendre, toujours le seul et unique but. « Peut être qu’ils ont été cruels, en les banissant. Probablement. Mais ils auraient pu les détruire, à la place, et ils ont pris le risque. Mais Cronos, lui, n’aurait pas de larmes à offrir en échange. Mais il a bien fallu que Zeus leur efface la mémoire pour qu’ils puissent vivre avec ce qu’ils ont fait. » C’est bien cette dernière réflexion, qui sonne le plus acide sur sa langue. C’est lâche, comme décision, d’oublier. C’est lâche et c’est pourtant celle que lui a toujours choisie sans s’en rendre compte. Assumer ses actes est un luxe que tous ne peuvent pas se permettre. « Ils ont fait une erreur. Tous les enfants font des erreurs. La deuxième chance vaut pour tout le monde, non ? » C’était à ce moment là, qu’il aurait fallu leur en donner une, pourtant. La vision d’ensemble vient un peu tard.
(c) AMIANTE
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Apocryphos
The hidden one
Apocryphos
MESSAGES : 1219
DATE D'INSCRIPTION : 22/10/2020
Le ciel gris, les nuages épais, la pluie continuellement cascadant sur le monde. Il y a là un déluge passif, morne, qui défie toute science. À travers vos mots, il se perpétue comme des jours et des mois à la fois, avant la perception d'un éclat. Une étincelle dorée qui met en évidence la cicatrice dans le ciel. Les fils qui suturent la faille. La prison. Une pression saisit vos estomacs, comme une main qui tenterait de les extraire de vos ventres, et le paysage lui-même coulissent sous vos pieds. Un éclat d'ambre se manifeste, une fenêtre du destin, et vous engloutit. Dans un souffle perdu, le ciel disparait au profit d'un désert sec. Une terre crevassées, un ciel de nuages de poussières trop clairs qui glissent inlassablement, trop vite pour que ce soit naturel. Une vision familière pour toi, Macaria, qui en a expérimenté la solitude par le passé.

Ni sable, ni eau. Ni végétation, ni vie. Ni soleil, ni lune. Jour et nuit sont absents, ou peut-être liés. Les nuages ont l'air enrobé d'obscurité alors que leur cœur pulse d'une brillance éblouissante. Quatre silhouette entrent dans votre champ de vision. L'une d'elle assise et sanglotant au sol, l'autre qui fait les cents pas à en creuser une tranchée. Une troisième a les bras croisés, l'œil étincelant d'une froide rage. Quant à la quatrième, elle fixe passivement le vide... Ou peut-être voit-elle plus que ce vide absent ? C'est dans l'œil d'Astéropôs que votre route se poursuit, mouvement ininterrompu sans que vos jambes ne fassent le moindre effort. Un tunnel d'étoiles d'or vous ramène aux nuages pluvieux, à la tempête douce. Aux larmes salées du ciel. Des voix différentes, pourtant trop similaires pour les distinguer vous parviennent tel une série d'échos. - Nous aurions pu trouver une autre solution. - L'univers est tel qu'il est pour une raison. - Les sœurs de la Destiné ont parlé. - Peut-on vraiment faire confiance à ces gamines ? - L'univers est tel qu'il est pour une raison. L'univers est tel qu'il est pour une raison. - Que le Néant t'emporte, Zeus ! - Nous aurions dû faire mieux. - Une conversation. Milles conversations. Il vous est impossible de savoir à travers combien de temps, combien d'interlocuteurs ces mots sont passés. Le sablier du temps s'écoule et, sans interruption, la pluie continue.

Il semble se dérouler des années, une chronologie qui glisse sur vous comme des gouttes sur une vitre, avant qu'une silhouette n'apparaisse à nouveau. Il s'agit de Zeus, toujours jeune, les traits pourtant fatigués. Son visage est orné d'épais cernes, ses lèvres sèches et son regard vide. Il porte une cruche de cristal au fond en pointe, une longue hanse si fine qu'elle pourrait céder à tout instant. - Ils ne le supportent pas. - Dit-il. - Je ne.. - L'espace d'un instant, on dirait qu'il parle seul, mais vous réalisez qu'il se trouve face aux fils d'or, à la suture divine. - J'ai beau essayer d'expliquer, répéter ce que les sœurs ont vu, mais ils se laissent dévorer par la culpabilité. Même les Sœurs refusent de m'adresser la parole désormais. Je sais que ce que nous avons fait est difficile, mais là est toute l'importance de cette décision. Nous avons libéré ce monde des Titans et vous l'auriez.. Vous l'auriez pervertis. Vous auriez tout détruit. - Sa voix aurait pu craquer. Des larmes auraient pu couler. Sa posture aurait pu céder. Il n'en est pourtant rien, et le ciel en réponse se met à déverser une pluie torrentielle, à se parer d'éclairs, ses nuages à se distordre comme milles cyclones. - On ne peut pas continuer ainsi.

Le geste lent, une hésitation étonnante venant du roi des dieux, la cruche est levée. La pluie en gorge le cristal jusqu'à rebord avant qu'il ne la recolle contre son torse ruisselant. - Léthé ! Léthé, viens à moi ! - Quelques secondes s'écoulent avant que la mer de nuage sous les prémices de l'Olympe se mettent à pivoter. Une gerbe d'eau claire s'en échappe avant de prendre forme humanoïde. Une femme à la peau sombre, comme poussiéreuse, mais les cheveux d'un blanc si clair qu'ils en paraissent translucides. Il y a dans son regard une certaine déférence, mais également l'étincelle de l'agacement. Elle s'incline tout juste. - Mon roi. - Léthé, fleuve frontière des enfers, tu as offert ta loyauté lors de la guerre contre les Titans. Je sais t'avoir déjà demandé beaucoup, mais j'ai une dernière requête. - Sa main glisse contre la cruche et l'eau de pluie à l'intérieur s'illumine d'une lueur douce, verte. - Une dernière requête, puisque la guerre est terminée. - Zeus acquiesce, entendu que sa loyauté court à son terme. - Par ces larmes, je t'offre l'oubli. Tes eaux libèreront ceux qui les arpentent de leur mémoire, afin qu'ils puissent vivre et revivre sans le fardeau de leur passé. Chaque dieu qui jurera en ton nom profitera de ce bienfait. Chaque bénédiction faite en ton nom entretiendra l'amnésie. Chaque mention de nom, chaque proximité de tes eaux, car c'est à ton corps et ta nature que j'offre cet attribut. Ils oublieront l'existence d'Idmonée, d'Alcyoné, d'Astéropôs et d'Erasixéna. Ils oublieront leur exil, leurs faits et leur création. Ils oublieront leur culpabilité pour ne se souvenir que de la conclusion de cette guerre. - Et à mesure que ces mots s'élèvent, la cruche irradie un peu plus, comme si elle en absorbait le sens. - Tu diffuseras l'oublie, et tu oublieras toi-même. - Et toi, mon roi? - Moi.. Je porterai le fardeau du savoir pour vous tous, puisqu'on ne peut oublier ce qu'on a jamais su. Je me souviendrai, pour que vous puissiez oublier. Là est ma sentence. - Léthé s'incline à nouveau, un peu plus bas cette fois. Elle se saisit de la cruche que Zeus lui confie et, sans un mot de plus, l'océanide cascade à travers les nuages, emportant l'oubli avec elle.

Laissé seul, Zeus prend une profonde inspiration alors que le ciel pleure de plus belle et, bombant le torse, chassant quelques pensées, il rouvre les yeux. La pluie cesse presque aussitôt, les nuages criblés de rayons brulants. Le soleil retrouve position au zénith et Zeus fait un pas en arrière. - Je me souviendrai, pour que ce monde vive. - Vos estomacs sont saisis à nouveau alors que vous vous engouffrez entre les fils d'or de la cicatrice qui se ferme subitement. La faille guérit et vous vous retrouvez à nouveau face à Astéropôs. Un soupir lui échappe. Une déception étrange venant du visage si impassible de l'homme à la peau d'étoiles... Et du soulagement ?
L'image se craquelle. L'ambre fige le néant de solitude. L'environnement glisse à nouveau autour de vous alors que la fenêtre vous abandonne, que le fil se replie sur lui-même. Toujours enroulés autour de vos doigts, il irradie d'une énergie pulsante, douce, insuffisante pour vous offrir de nouvelles visions, en tout cas pour l'instant, mais tout de même plus forte que ce qu'elle était lorsque vous l'avez découvert la première fois.
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Gemma Visconti
Macaria
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« Eux aussi, n’étaient que des enfants. Regarde-les. Ils sont jeunes. » Enfin, le regard de Macaria se tourne vers Thanatos, s’arrache à la contemplation afin de rencontrer les abysses de sa Moitié. « Ils ne connaissent ni le pouvoir, ni le monde qu’ils sont destinés à créer. Ils ne doivent même pas saisir réellement ce qu’est le Destin. » Il ne comprend pas, il ne comprendra jamais. Un petit sourire triste remplace la colère, parce que parfois quand elle le regarde, l’image de Damian enfant se superpose sur la scène, le garçon qui aurait tenté d’attraper la main de son père et n’aurait obtenu qu’une vaste indifférence. Elle sait avoir été la seule dont les petits doigts autour des phalanges squelettiques ont eu un effet. Elle sait ses privilèges, immenses. « On n’engendre pas la vie si on est incapable d’en assumer les conséquences, Thanatos. » Le prénom sur sa langue est d’une douceur infinie, il fait écho à l’amour qu’elle lui porte, à ce lien particulier entre eux, à un voeu ancien et à la faille qu’il cause, à l’avoir faite avec ce qu’il lui manquait ; elle ne lui en veut pas, elle cherche comment traduire ce ressenti, cette chose de l’ordre du vide jamais comblé qui a rongé des millénaires. « Ils ont fait une erreur. Tous les enfants font des erreurs. La deuxième chance vaut pour tout le monde, non ? » Le visage signe par la négative, doucement, après l’avoir attentivement écouté. « Nous nous trouvons au commencement de cette erreur mais ils ont usé, dans notre présent, toutes les chances. Cette erreur s’est répétée, poursuivre la quête de pouvoir au détriment des mortels, les condamner aux pires sentences par égoïsme, jalousie, crainte. Ils étaient jeunes, oui, pas plus que lorsque Zeus encourageait Idmoné. » Elle marque une pause, laisse glisser un soupir avant que sa main ne revienne trouver la sienne, jouer avec ses doigts. « Pourquoi crois-tu que je n’ai pas eu d’enfant ? Parce que je t’aime, oui, c’est vrai. Parce que je n’en aurais voulu que de toi. Parce que j’ai été dangereuse, également. Je t’ai arraché la femme qui t’a donné l’enfant que je voulais sans le savoir, sans comprendre ce qu’était ce désir. Quand Damian est entré dans ma vie, j’ignorais ce que seraient ses capacités et ce qu’il a fait.. » Le froncement de sourcils froisse les traits d’un morceau de mémoire inquiet. « J’aurais pu m’en détourner parce que les femmes qu’il touchait devenaient malléables, c’était du viol, même s’il n’y pouvait rien, même si l’adolescent qu’il était se condamnait avec ses conquêtes à des traumatismes, à cette culpabilité qu’il traine encore aujourd’hui. S’il n’était pas parvenu à un certain niveau de contrôle, je l’aurais tué. Mon acte l'avait aidé à venir au monde, ses actes relevaient de ma responsabilité de mère. A l'instar de ceux de son frère, qui, je le sais, ne sont pas moins graves. » La sentence peut paraître terrible, elle ne se dédouane pas de la cruauté de l’affirmation, parce qu’elle sait que les parents sont supposés sauver leur progéniture. « L’exil est la pire des punitions. Je ne trouve pas courageux d’écarter, la moindre des clémences serait d’éliminer. Et l’honneur du guerrier n’est pas de détourner son regard du perdant. La Guerre tue. Refuser de tuer, oublier dans un coin de l’univers est lâche. Ils étaient les modèles, les dirigeants, la cage aurait dû se trouver au milieu de la salle du conseil sur l’Olympe pour ne jamais omettre qu’ils n’ont pas pu détruire leur création. » Cela aurait peut-être évité qu’Héra déraille si souvent avec de jeunes héros, ensuite, qui sait ?

La solitude, celle si particulière ressentie au travers d’Astéropôs, celle dont elle avait peiné à se remettre. Celle qui avait sans doute poussé Thanatos à faire un voeu, autrefois. Le changement de décor déstabilise. L'univers est tel qu'il est pour une raison. Les voix indistinctes et le temps qui s’embrouillent ne laissent qu’une réalité : oui, l’univers est tel qu’il est pour une raison, le domaine des Morts forge un cycle bien huilé, équilibré, à peu près juste. Celui des vivants ? Sa destruction déséquilibrerait les tréfonds de Gaïa, toutefois il avait déjà subi des modifications sans briser intégralement la roue de la destinée. Les bordures de Léthé lui sont familières, sa surface huileuse, silencieuse, la tranquillité ambiante inhérente à l’entité lui rappelle les heures qu’elle a passées debout à en contempler les reflets, ne lui ayant demandé de faveur qu’une fois : pour Macarie. Les échos avec son oncle sont inévitables, c’est lui qui l’a formée en partie aux responsabilités ; Hadès, aux serments qu’on ne doit pas faire, Thanatos au fait de ne jamais formuler une chose qu’on ne saurait accomplir. Peut-être qu’elle devrait compatir au tourment de ce souvenir. Ce choix, elle l’a fait, autrefois, elle s’est effacée des mémoires d’autrui, a réclamé que son nom soit ramené invariablement à celui de la fille d’Héraclès. Pourquoi ne pardonne-t-elle pas, alors ? Pourquoi le fait qu’il se rappelle pour tous les autres ne fait pas pencher la balance en sa faveur ? Pas de commentaire, pas avant qu’ils soient tirés à nouveau face à Astéropôs et son soupir, Astéropôs aux milles vues.

Retour au coeur du sanctuaire, aux doigts autour du fil qui pulse faiblement. « Et ainsi, le seul ayant appris de sa faute fut mon oncle, libérant sa fratrie de ses responsabilités. Des générations et une Chute plus tard, personne n’a acquis la sagesse du compromis, de donner la Mort pour libérer des souffrances, des contrats équilibrés au sein de nos domaines de Pouvoir, du respect de ses promesses. Nous méritons sans doute qu’ils nous détruisent, puisque la prédiction des fileuses a été suivie. Sauf toi, la neutralité perpétuelle t’ayant épargné. » Elle est lasse. Les prunelles émeraude s’accrochent aux bougies, aux espoirs déposés là, aux prières qu’elle peine à réaliser. « J’ai promis d’être aux côtés de l’Humanité jusqu’à son dernier souffle et je le ferai, cependant cela pourrait n’être que pour soulager leur douleur. Je n’ai aucun moyen de cautionner tout ceci, je n’y arrive pas. Erasixéna était et demeurera toujours instable seulement.. avoir échoué avec une soeur m’oblige à tenter de tendre la main, même si c’est pour qu’ils m’éliminent. Avoir échoué avec Jonah m’oblige à souffler un espoir même fébrile aux survivants. C’est inconciliable, n’est-ce pas ? » La main nouée au fil s’en défait, passe dans la chevelure rousse tandis qu’un souffle las s’éprend de ses lèvres. « S’ils l’avaient aimée comme on m’a aimée, elle aurait pu comprendre. » Elle aurait pu devenir tellement mieux. Elle conserverait toujours l'amour qu'elle portait à l'oncle qu'elle avait connu, protéger sa création lui semblait nécessaire par sa Fonction et malgré cela, une grande partie d'elle devait demeurer la Mort jugeant les fautes impardonnables, les actes irréversibles, la morale grise. Etait-ce là le Péché Originel ?

DIALOGUES - #66AD9A

CODAGE PAR AMATIS

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